|








|
|
 |
| Rencontres d'Arles 2012 L’exposition de leurs travaux sur des cimaises reprenant la forme d'un huit éclaté permet de faire se rencontrer, se court-circuiter, se croiser les différents enjeux de la représentation. Les images de l'un entrent ainsi dans une relation dialectique avec les images de l'autre, jouant de leur complicité, parfois de leur disjonction ; ce désir particulier est né d'une confiance réciproque et d'un fonds de sensibilités communes adossé à la volonté affirmée d'en découdre avec la signature d'un seul.
C'est à partir d'un axe médian, d'un centre focal en quelque sorte, que s'effectue le rapprochement spatial entre deux géographies distantes : les regardeurs de la série 12 Betrachterbilder d’Arno Gisinger font face aux portraits d’enfants laotiens endormis de Monique Deregibus. Cette confrontation soulève la question conceptuelle du regard : qu'est ce que voir ? Regarder ? Qu’en est-il du leurre ontologique de la surface séduisante de l’image ? Et qu'est ce que le monde regardé par la photographie peut encore attendre de notre interprétation ?
Une réappropriation d'un moment d'une histoire lacunaire, restitué au présent de la rencontre avec l'image photographique peut alors advenir pour le visiteur et faire surgir du sens, de l'émotion, parfois une réminiscence.
Ce partage d'expériences sensibles d'un monde regardé par la guerre et la destruction constitue un vaste chantier à ciel ouvert qui déconstruit peu à peu la logique particulière de chacun. Cette exposition, à la fois grave et légère, interstice privilégié dans l'emballement généralisé du présent et de ses outrances, joue des rencontres fortuites et des multiplicités de lieux en présence, sans hiérarchie, suggérant au spectateur une arborescence de lectures possibles.
| | Simulation maquette 2012 | |
|
|